lundi 31 mars 2008

Des mots pour l'altitude : Pierre Dalloz

Je viens de lire la préface de Pierre Dalloz dans son ouvrage de 1931 « Haute Montagne ». Alpiniste il est membre du Groupe de Haute Montagne et rédacteur en chef de la revue "La Montagne" de 1933 à 1939. Combattant il résitera pendant la seconde guerre sur les plateaux du Vercors. Ami des hommes de lettre, compagnon de St Exupery et de Jean Prévost, je vous livre ici cette ode à l'Altitude. Merci à Dominique Périn de m'avoir prêté ce livre aux photos jaunies mais empreintes de tant d'émotions encore intactes...


« Nous avons remontés bien des vallées, au fond desquelles nous sont apparues des cimes de toutes formes et de tous noms. Chacun de ces souvenirs est marqué pour nous d'une heure du jour ou de la nuit, d'une saison, d'une couleur particulière de la roche. Mais ce n'est pas là l'essentiel. L'essentiel est la qualité d'une émotion qui ne vieillit pas malgré les années et malgré la répétition d'un spectacle qui nous est, à la longue devenu familier.
Cela commence toujours de la même façon. On ne voyait rien devant soi que la monotonie des éboulis, que la ligne amollie des pâturages, lorsque tout à coup, surgit un détail, tellement éloigné en profondeur et en altitude, marqué d'un tel signe qu'il devient désormais impossible d'en détacher le regard. A ce pouvoir de fascination on reconnaît la haute montagne.
Point n'est besoin pour être asservi de découvrir une chaîne immense. Le moindre morceau de glace ou de roc y suffit s'il appartient vraiment au monde d'en haut et si, par lui, nous est révélée l'altitude. Comme la mer nous permet de percevoir l'étendue, la haute montagne nous rend sensibles les profondeurs immenses du ciel.
Les monts ne sont pas l'infini mais ils le suggèrent. On les a confondus avec l'altitude ; autant confondre l'âme et les visages, la vérité et ses témoignages...


Comme tous les besoins profonds de l'homme, celui de l'altitude est universel. Faite à la fois de désir et de peur, la séduction de l'azur s'exerce sur tous ceux que le spectacle de la haute montagne attire et retient. D'accord avec les poètes, les enfants croient que le paradis est au ciel.

Et pourtant ce mouvement passionné vers l'altitude ne laisse pas d'être bien étonnant. Rien de moins fait pour nous, faibles hommes, rien de plus inhospitalier que cet univers minéral où nous allons chercher nos ivresses. Seul de tout les êtres vivants, l'homme y accède, une fois de plus, exceptionnel, engagé à rebours de toute raison apparente dans l'une de ces démarches singulière qui trahit l'âme.


L'appel de l'altitude éveille en notre âme un espoir immense et instinctif comme si nous allaient être dévoilées d'infinies possibilités de bonheur. Souvent nous avons eu la perception de tout l'inconnu dont l'espace est lourd et nous l'avons senti très prochain comme s'il n'y avait eu entre lui et nous que le rideau léger de notre enveloppe charnelle. Mais cette réponse, obscurément attendue, l'altitude la diffère toujours. Tous nos élans se perdent dans la profondeur et le silence infini de l'azur.

Son cristal sans défaut ne nous renvoie que notre image fidèle, donnant à tous les arguments de notre esprit, à tous les mouvements de notre cœur une approbation indifférente et totale. Chacun en est confirmé dans son propre sens.

Rien de plus dangereux, rien de plus négatif que l'excès des plaisirs réservé de l'altitude. L'orgueil est leur écueil et les isolements sans profit de la personnalité. L'âpreté du goût de certains d'entre nous pour l'individuel et la liberté les achemine vers les plus singulières folies. Révoltés contre tout ce qui peut leur paraître un engagement ou une limite, mais contraint de subir la loi commune, ils se forgent des principes à rebours dans lesquels ils mettent leur cœur comme dans des actes de foi. Ainsi sont ils conduits peu à peu à la négation de tout, à la désespérance. Il semblent qu'ils expient l'orgueil d'avoir goûter à un plaisir défendu.

Goût de l'altitude, du danger, de la mort, goût de notre inconnaissable mystère, nouvelle figure de ce péché de la connaissance, le plus originel en nous, qui nous valut de perdre le bonheur et la certitude... »




dimanche 30 mars 2008

Pétition pour le Tibet

Bonjour, je viens juste de signer une pétition urgente engageant le gouvernement chinois à respecter les droits de l'Homme au Tibet et à engager le dialogue avec le Dalai-Lama. Ceci est vraiment important et je pensais que tu voudrais peut-être y prendre part:


Après presque 50 ans de règne chinois, les tibétains lancent un appel mondial pour le changement. Le régime chinois est en ce moment même en train de faire un choix crucial entre une répression encore plus dure et le dialogue. Le Président Hu Jintao a besoin d'entendre que le "Made in China" et les Jeux Olympiques de Pékin n'auront le soutien des peuples du monde que s'il choisit le dialogue. Mais il faudra une avalanche de pouvoir populaire mondial pour obtenir son attention.

Cliquez ci-dessus pour signer la pétition. En seulement une semaine, la campagne est déjà à mi-parcours de son but d'1 million de signatures!


Merci beaucoup pour votre aide! Faites suivre cet email à vos amis!

mercredi 26 mars 2008

Gourette : furtive accalmie dans la tempête

Ce matin entre deux averses de neige, la montagne s'est un peu dévoilée. Subite accalmie juste le temps de nous laisser entrevoir le décor. Depuis 3 jours c'est la tempête et les prévisions ne sont guères optimistes, déjà plus d'un mètre de neige fraiche.

Petit clin d'œil sur le col d'Aubisque


Vers le Pic d'Arbase


Le Rognon du Ger


Détail de la paroi

Tandis qu'un peu plus bas, on se prépare à une bonne partie de pelle.



lundi 3 mars 2008

Raquettes à Gavarnie (02 mars 2008)

Dimanche dernier, sortie découverte de la raquette vers le pic de Lary (2397) dans le secteur de Gavarnie. Beau temps et convivialité étaient au rendez vous.