lundi 26 mars 2007

Tempête à Gourette

Semaine 12 de l'an 2007
Une semaine sans voir le soleil, neige, vent, froid, c'est le retour de l'hiver. C'est quand même exceptionel en quantité de neige. Bien sûr on connait le dicton des "vieux" avec leur "on va le payer". Et bien voilà la tempête en image comme si vous y étiez

Changement de couleurs, d'ambiance ça se prépare en coulisse
(Pic du Ger 2619 m)


Un ovni sort de la neige


ça commence toujours par un voyage en dameuse
7h 30

8h00 - 2400 m sommet de Pene Blanque
t° -15 -vent 70 kmh
Pour descendre de la machine, obligation de chausser sur les chenilles sinon
noyade dans la peuf...



8 h 45 arrivée au point de tir du "dome"
Le couloir à déclencher en dessous, préparatifs des charges



En matinée, les déclenchements finis, le travail de préparation pour les jours à venir
peut commencer, laisse tomber la pelle j'ai trouver mieux !


Si vous le rencontrer surtout laisser le tranquille !
C'est pas contagieux sauf sous les hautes latitudes

A bientôt !

mardi 13 mars 2007

Au pays des Isards

Coup de coeur pour ce livre écrit par les frères Cadier, monument de la littérature pyrénéenne. Il réunit en un volume les 3 épisodes marquants des envolées pyrénéennes des cinq frères Cadier entre 1903 et 1912. Trois grands moments de pyrénéïsme et de poésie. La rencontre entre une nouvelle conception de faire de la montagne par la découverte de nouvelles lignes d'ascension et le style empreint du romantisme d'une époque où la mère Nature était au centre des préocupation de la société bien pensante.

Trois volets : - Du Pic de l'Aneto (3404 m) à la Munia (3133 m)
- Du Pic Long (3192 m) au Balaïtous (3144 m)
- Le Grand Pic ou Balaïstous

Un voyage à travers les cimes les plus prestigieuses de nos Pyrénées. De l'aventure, mais aussi de l'amitié fraternelle au delà des montagnes et une tendu vers un but unique, Découvrir toujours de nouveau passage rien que pour le plaisir d'être en montagne et de se fondre en elle.
C'est le récit d'une époque, de ces explorateurs qui préféraient aux douceurs d'une chambre d'hotel, une nuit à la belle ou un bivouac. Ne médisons pas sur les salons et les hôtels mondains où se pressaient les curistes qui venaient "prendre les eaux" car ils ont donné aux Pyrénées leur lettre de noblesse jusque dans les salons parisiens.
Mais laissons au Comte Henry Russel (Seigneur du Vignemale) le mot de la fin pour qualifié l'exploration des frères Cadier :

"les montagnards sont comme les musiciens, qui ont le don d'enfanter des chefs d'oeuvres avec quinze ou vingt notes déjà utilisées par leur ancêtres, mais dans un autre esprit, dans un autre ton, et surtout avec d'autres émotions"

Au Pays des Isards ISBN 2-914709-13-7




Etude de la neige

Mais qu'ont ils perdu de si important ?

Pour calculer le risque d'avalanche, les météos s'appuient sur les observations faites pendant la chute de neige : quantité, état des cristaux et les conditions météos du moment de la chute : vent, température). Mais il est nécessaire d'étudier la vie du manteau neigeux car ce dernier se transforme dans le temps. Il évolue en fonction des conditions climatiques externes (vent, pluie, soleil...), mais aussi et surtout par une métamorphose interne due à l'effet de géothermie venant de la croute terrestre. Pour comprendre, il suffit de s'imaginer la différence de température sous la neige au niveau du sol = 0°C et l'air en surface qui varie tout au long de l'hiver. Cette différence d'appelle le gradient thermique.

Les pisteurs procède une fois par semaine à une étude approfondie du manteau neigeux. On appelle ça faire un sondage battage dont le but est de connaitre la résistance du manteux à l'attraction de la pente.

Comment ça marche ?

1) On défini une zone vierge de toute trace et qui devra le rester toute la saison. Cette zone doit être représentative de l'ensemble d'un versant (altitude moyenne, pente, exposition).

2) Enfoncement d'un tube sonde lesté d'un poids mobile. Le tube va s'enfoncer en fonction de la hauteur d'où on lâche le poids sur le tube. Ce qui donne un enfoncement du tube par rapport au nombre de coups tout au long de la couche et ce jusqu'au sol. L'analyse du rapport du nombre de coups par rapport à l'enfoncement donne la résistance interne du manteau.
3) On effectue une coupe de la neige jusqu'au sol pour relever les températures de la neige tous les 10 cm. Ce qui nous donnera une courbe de la surface jusqu'au sol. C'est le calcul du gradient thermique qui dira si la métamorphose du manteau est forte ou pas. Plus il y a de difference et plus la tranformation est forte.
4) Etude de la stratigraphie. A chaque chute de neige correspond une couche. Elles sont vivibles dans la coupe. Pour chaque couche on étudie :
- le type de cristaux : évolution : neige fraîche - grain fin - grain rond - eau - avec quelques variantes qui ont leur importance : grain à surface plane - givre de surface - neige roulée - givre de profondeur (gobelets tant redoutés) -
- mesure de la densité des couches, exprimé en Kg par mètre cube. Neige fraîche : 90 et neige humide de fonte : 650 kg
- dureté de la couche, on observe la cohésion des grains entre eux.

Quand on a fini tout ça, qu'on s'est bien refroidi en pietinant sur place. On rentre au poste de secours rentrer les données dans un logiciel (gélinive) de Météo France qui calcule et nous sort un profil stratigraphique du manteau neigeux.

Maintenant il faut l'interpréter, et pour ça il vaut mieux ne pas avoir les idées noires
comme ce collègue en plein travail de surveillance des pistes
(attention il est méchant !) Et voici le résultat du sondage :


Un peu compliqué comme graphique. Le mieux est encore de demandé aux professionnels et de suivre les recommandations du BRA (bulletin des risques d'avalanches de Météo France) qui fait la synthèse de toute les observations et qui est un outil indispensable à la prise de décision.

Face au danger de la montagne en hiver, la solution est avant tout humaine. Sachons analyser notre ambition avant tout.
Car c'est le facteur humain le premier déclencheur.
A bientôt et bon ski