mardi 13 mars 2007

Etude de la neige

Mais qu'ont ils perdu de si important ?

Pour calculer le risque d'avalanche, les météos s'appuient sur les observations faites pendant la chute de neige : quantité, état des cristaux et les conditions météos du moment de la chute : vent, température). Mais il est nécessaire d'étudier la vie du manteau neigeux car ce dernier se transforme dans le temps. Il évolue en fonction des conditions climatiques externes (vent, pluie, soleil...), mais aussi et surtout par une métamorphose interne due à l'effet de géothermie venant de la croute terrestre. Pour comprendre, il suffit de s'imaginer la différence de température sous la neige au niveau du sol = 0°C et l'air en surface qui varie tout au long de l'hiver. Cette différence d'appelle le gradient thermique.

Les pisteurs procède une fois par semaine à une étude approfondie du manteau neigeux. On appelle ça faire un sondage battage dont le but est de connaitre la résistance du manteux à l'attraction de la pente.

Comment ça marche ?

1) On défini une zone vierge de toute trace et qui devra le rester toute la saison. Cette zone doit être représentative de l'ensemble d'un versant (altitude moyenne, pente, exposition).

2) Enfoncement d'un tube sonde lesté d'un poids mobile. Le tube va s'enfoncer en fonction de la hauteur d'où on lâche le poids sur le tube. Ce qui donne un enfoncement du tube par rapport au nombre de coups tout au long de la couche et ce jusqu'au sol. L'analyse du rapport du nombre de coups par rapport à l'enfoncement donne la résistance interne du manteau.
3) On effectue une coupe de la neige jusqu'au sol pour relever les températures de la neige tous les 10 cm. Ce qui nous donnera une courbe de la surface jusqu'au sol. C'est le calcul du gradient thermique qui dira si la métamorphose du manteau est forte ou pas. Plus il y a de difference et plus la tranformation est forte.
4) Etude de la stratigraphie. A chaque chute de neige correspond une couche. Elles sont vivibles dans la coupe. Pour chaque couche on étudie :
- le type de cristaux : évolution : neige fraîche - grain fin - grain rond - eau - avec quelques variantes qui ont leur importance : grain à surface plane - givre de surface - neige roulée - givre de profondeur (gobelets tant redoutés) -
- mesure de la densité des couches, exprimé en Kg par mètre cube. Neige fraîche : 90 et neige humide de fonte : 650 kg
- dureté de la couche, on observe la cohésion des grains entre eux.

Quand on a fini tout ça, qu'on s'est bien refroidi en pietinant sur place. On rentre au poste de secours rentrer les données dans un logiciel (gélinive) de Météo France qui calcule et nous sort un profil stratigraphique du manteau neigeux.

Maintenant il faut l'interpréter, et pour ça il vaut mieux ne pas avoir les idées noires
comme ce collègue en plein travail de surveillance des pistes
(attention il est méchant !) Et voici le résultat du sondage :


Un peu compliqué comme graphique. Le mieux est encore de demandé aux professionnels et de suivre les recommandations du BRA (bulletin des risques d'avalanches de Météo France) qui fait la synthèse de toute les observations et qui est un outil indispensable à la prise de décision.

Face au danger de la montagne en hiver, la solution est avant tout humaine. Sachons analyser notre ambition avant tout.
Car c'est le facteur humain le premier déclencheur.
A bientôt et bon ski

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